Se nourrir

Pénurie et rationnement

En France, comme dans les autres pays occupés, l’Allemagne organise le pillage des richesses et les populations manquent de tout. Manger devient la préoccupation principale des familles. Des tickets de rationnement sont mis en service pour répartir équitablement les produits entre tous les Français. Selon son âge, chacun reçoit une ration différente. Par exemple, les bébés ont besoin de plus de lait, et les adultes obtiennent des tickets pour le tabac.

Produits de remplacement et système "D"

On cherche aussi des produits de remplacement : les « ersatz ». L’orge grillée remplace le café, la saccharine remplace le sucre. Les Français qui habitent en ville souffrent plus de la faim et doivent se débrouiller pour trouver à manger. Comme de nombreuses familles, la mère de Suzon a installé un clapier à lapins sur son balcon. Le samedi, elle fait aussi du jardinage, avec ses voisines dans le jardin public de son quartier, pour cultiver quelques légumes. A la campagne, Suzon a moins de difficulté pour se nourrir, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est restée en Normandie. A la ferme, elle aide son oncle et sa tante en s’occupant des carottes et des poireaux du potager. Tous les matins, elle récupère les œufs dans le poulailler.

Troc et marché noir

Pour trouver certains produits, le troc, c’est-à-dire l’échange, devient très répandu : pour le repas de Noël, la tante de Suzon échange avec son voisin du cidre, de la confiture et des œufs contre une dinde. A chaque période de vacances, Suzon apporte un colis à sa mère avec un peu de confiture, quelques légumes et de la viande. Mais plus la guerre dure, plus les restrictions deviennent importantes. En 1943, la ration quotidienne d’un adolescent en pleine croissance est de 30 grammes de viande. En comparaison, aujourd’hui, les besoins quotidiens d’un adolescent se situent entre 100 et 150 grammes de viande. Il devient tellement difficile de trouver à manger qu’on parle de pénurie. En ville, le marché noir se développe. Certains Français vont chercher des aliments à la campagne et les revendent très cher, même si c’est interdit.

Les tickets de rationnement

Tickets de pain

« Nos tickets de pain nous donnent droit à 350 grammes de pain par jour. Ceux pour qui les tickets sont insuffisants doivent chercher, sur le marché, des aliments riches en amidon. Les pommes de terre seront, pour eux, un adjuvant (produit de remplacement) précieux.

Ceux qui ne consomment pas leurs 350 grammes quotidiens doivent se garder d’acheter tout le pain auquel ils ont droit. Qu’ils achètent tout juste ce qu’ils peuvent manger. Si après le repas, il reste encore une croûte sur la table, celle-ci doit être soigneusement mise de côté. Toutes les croûtes sèches peuvent être réchauffées au four puis écrasées sur la table avec une bouteille. On obtient ainsi une chapelure blanche qui pourra servir à faire de la pâtisserie ou des potages. »

 

Tickets de viande

« Nos tickets de viande nous donnent droit à 1440 grammes de viande pour une période de 28 jours. De ce poids, il faut retirer un cinquième de déchets. Il nous reste donc 1410 grammes, soit environ 50 grammes de viande par jour. Certes, ce n’est pas beaucoup. Mais ce qui est grave, c’est que nous ne trouvons pas les 50 grammes de viande journaliers à acheter. Les jours sans viande, il faut penser au poisson. Il ne faut plus penser à ses préférences gastronomiques. Il faut acheter le poisson qui se présente au jour le jour. »

 

Tickets de fromage

« Achetons nos 200 grammes mensuels de fromage. Ils nous permettent d’en consommer 7 grammes par jour et d’y trouver, en plus d’un souvenir des temps passés, environ 21 calories. »

 

extrait de « Cuisine et restrictions »

La vie quotidienne à Paris [Document]

« De bonne heure le matin, elle compte ses tickets et établit un véritable plan de bataille pour obtenir de quoi nourrir sa famille. Avant de partir, elle prépare du faux café additionné de faux sucre (la saccharine). Ayant fait sa toilette à l’eau froide en prenant garde à ne pas faire mousser le savon trop longtemps, elle se rend chez le marchand de légumes et, par chance, y achète le dernier chou-fleur. Pas de problème à la charcuterie, il n’y a plus rien… pas de saccharine non plus à la pharmacie. Rentrée chez elle, elle prépare le repas qui se compose du seul chou-fleur. L’après-midi, après avoir reprisé quelques vêtements usés, elle repart en quête du repas du soir… »

Extrait du « Journal d’une Parisienne » de Georges Duhamel

Activités pédagogiques

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1/ L'Allemagne pille les richesses de la France. Les Français manquent alors de tout. C'est :

2/ Pour faire face à la pénurie, l'État français met en place :

3/ Les produits qui manquent sont remplacés par des "produits de remplacement" appelés :

4/ Pour survivre, les Français apprennent à se débrouiller. C'est :

5/ Certains Français achètent des produits difficiles à trouver pour les revendre beaucoup plus cher. C'est :

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Mots croisés

Dans ces mots croisés, complète les mots pour trouver le nom d'un moyen de chauffage rationné

P
S A
U S I
R V E
E O U
N R
R
E
 

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