Chansons de guerre

On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried...

Chanson irlandaise chantée au début de la guerre (au début de la « Drôle de guerre »). Elle se moque de la ligne Siegfried, la ligne de défense allemande construite en face de la ligne Maginot. Cette chanson connaît un grand succès et les soldats britanniques et français la chantent joyeusement en montant au front.

À écouter -> ici

 

 

Un petit Tommy* chantait cet air plein d’entrain
En arrivant au camp
Tout les p’tits poilus joyeux apprirent le refrain
Et bientôt tout le régiment
Entonnait gaiement

 

Refrain :

 

on ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Pour laver le linge, voici le moment
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les vieux mouchoirs et les ch’mis’s** à Papa
En famille on lavera tout ça
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Si on la trouve encore là.
On ira là
Tout le monde à son boulot en met un bon coup
Avec un cœur joyeux
On dit que le Colonel est très content de nous
Et tant pis pour les envieux
Tout va pour le mieux.

 

Refrain :

 

on ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Pour laver le linge, voici le moment
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
A nous le beau linge blanc.
Les napp’s à fleurs et les ch’mis’s à Papa
En famille on lavera tout ça
On ira pendr’ notre linge sur la ligne Siegfried
Si on la trouve encore là.
On ira là

 

* soldat anglais
** chemises

 

Paroles en anglais :

 

We’re going to hang out the washing on the Siegfried Line.
Have you any dirty washing, mother dear?
We’re gonna hang out the washing on the Siegfried Line.
’Cause the washing day is here.
Whether the weather may be wet or fine.
We’ll just rub along without a care.
We’re going to hang out the washing on the Siegfried Line.
If the Siegfried Line’s still there.

Le temps des cerises

 

Le « Temps des cerises » est une chanson qui date de 1868. Cette chanson est fortement associée à la Commune de Paris de 1871 au cours de laquelle le peuple de Paris se révolte contre le gouvernement, après la capitulation de la France face aux Prussiens, en 1870.

À écouter -> ici

 

 

Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol, et merle moqueur
Seront tous en fête !
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur !
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur !

 

Mais il est bien court, le temps des cerises
Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant
Des pendants d’oreilles…
Cerises d’amour aux robes pareilles,
Tombant sous la feuille en gouttes de sang…
Mais il est bien court, le temps des cerises,
Pendants de corail qu’on cueille en rêvant !

 

Quand vous en serez au temps des cerises,
Si vous avez peur des chagrins d’amour,
Évitez les belles !
Moi qui ne crains pas les peines cruelles
Je ne vivrai pas sans souffrir un jour…
Quand vous en serez au temps des cerises
Vous aurez aussi des chagrins d’amour !

 

J’aimerai toujours le temps des cerises,
C’est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte !
Et dame Fortune, en m’étant offerte
Ne saurait jamais calmer ma douleur…
J’aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au cœur !

 

 

Maréchal nous voilà !

 

« Maréchal nous voilà ! » est une chanson composée à la gloire du maréchal Pétain. Cette chanson, qui a été écrite en 1941, ressemble étrangement à une autre chanson dédiée au Tour de France de 1937. Nombreux sont les écoliers de France à avoir chanté cette chanson dans la cour de leur école.

À écouter -> ici

 

Une flamme sacrée
Monte du sol natal
Et la France enivrée
Te salue Maréchal !
Tous tes enfants qui t’aiment
Et vénèrent tes ans
A ton appel suprême
Ont répondu « Présent »

 

Refrain :

 

Maréchal nous voilà !
Devant toi, le sauveur de la France
Nous jurons, nous, tes gars
De servir et de suivre tes pas
Maréchal nous voilà !
Tu nous as redonné l’espérance
La Patrie renaîtra !
Maréchal, Maréchal, nous voilà !

 

Tu as lutté sans cesse
Pour le salut commun
On parle avec tendresse
Du héros de Verdun
En nous donnant ta vie
Ton génie et ta foi
Tu sauves la Patrie
Une seconde fois :

 

Refrain

 

Quand ta voix nous répète
Afin de nous unir :
« Français levons la tête,
Regardons l’avenir ! »
Nous, brandissant la toile
Du drapeau immortel,
Dans l’or de tes étoiles,
Nous voyons luire un ciel :

 

Refrain

 

La guerre est inhumaine
Quel triste épouvantail !
N’écoutons plus la haine
Exaltons le travail
Et gardons confiance
Dans un nouveau destin
Car Pétain, c’est la France,
La France, c’est Pétain !

Le Chant des partisans

Le chant des partisans est l’hymne de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Les paroles ont été écrites, en 1943, par Joseph Kessel et Maurice Druon. La musique a été composée par Anna Marly. Ce chant connaîtra un grand succès. Il deviendra le générique de l’émission « Honneur et Patrie » diffusée par la BBC à l’intention des Français. Sur la radio anglaise, le Chant des partisans est souvent sifflé afin de ne pas être repéré et de rester audible malgré le brouillage allemand.

 

À écouter -> ici

 

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c’est l’alarme.
Ce soir l’ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

 

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

 

C’est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

 

Ici chacun sait ce qu’il veut, ce qu’il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l’ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

 

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu’on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh oh…

Paris sera toujours Paris...

Cette chanson est devenue très célèbre pour avoir été interprétée par Maurice Chevalier, un des chanteurs et acteurs français les plus populaires dans l’entre deux guerres. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il anime des émissions sur Radio-Paris. Il arrêtera en 1942. Cette activité lui sera reprochée à la libération.

 

 

À écouter -> ici

 

Par précaution on a beau mettre
Des croisillons à nos fenêtres
Passer au bleu nos devantures
Et jusqu’aux pneus de nos voitures
Désentoiler tous nos musées
Chambouler les Champs Elysées
Emmailloter de terre battue
Toutes les beautés de nos statues
Voiler le soir les réverbères
Plonger dans le noir la ville lumière

 

Refrain :

Paris Sera Toujours Paris !
La plus belle ville du monde
Malgré l’obscurité profonde
Son éclat ne peut être assombri

Paris Sera Toujours Paris !
Plus on réduit son éclairage
Plus on voit briller son courage
Plus on voit briller son esprit
Paris Sera Toujours Paris !
Pour qu’à ce bruit chacun s’entraîne
On peut la nuit jouer d’la sirène
Nous contraindre à faire le zouave
En pyjama dans notre cave
On aura beau par des ukases
Nous couper l’veau et même le jazz
Nous imposer le masque à gaz
Des mots croisés à quatre cases
Nous obliger dans nos demeures
A nous coucher tous à onze heures

 

Refrain :

Paris Sera Toujours Paris !
La plus belle ville du monde
Et quand les restrictions abondent
Gentiment il en prend son parti
Paris Sera Toujours Paris !
On a beau réduire son essence
On n’réduira pas sa confiance
Sa bonne humeur et son esprit
Paris Sera Toujours Paris !
Bien que ma foi, depuis octobre
Les robes soient beaucoup plus sobres
Qu’il y ait moins d’fleurs et moins d’aigrettes
Que les couleurs soient plus discrètes
Bien qu’aux galas on élimine
Les chinchillas et les hermines
Que les bijoux pleins de décence
Brillent surtout par leur absence
Que la beauté soit moins voyante
Moins effrontée moins provocante…

 

Refrain :

Paris Sera Toujours Paris !
La plus belle ville du monde
Même quand au loin le canon gronde
Sa tenue est encore plus jolie…
Paris Sera Toujours Paris !
On peut limiter ses dépenses,
Sa distinction son élégance
N’en ont alors que plus de prix
Paris Sera Toujours Paris !